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BERTHA ET ROSETTE

pointu. C’était encore la vision de campagnes immenses avec leurs champs et leurs troupeaux.

La paix, c’était surtout le retour au pays, la fête du cœur meurtri retrouvant la chaude atmosphère du chez nous, l’accueil réconfortant des êtres compris et aimés, dont le cœur sait lui aussi nous comprendre et nous aimer.

Les deux Boileau, comme les autres, faisaient des projets d’avenir à l’infini. Ensemble, ils parlaient du pays. Rivest parlait de sa mère, de son père qui venait de mourir, de ses deux frères, dont l’un victime d’un accident s’en allait mourant, et il disait :

— « De la famille, je n’en ai déjà presque plus ».

— Tu prendras une place dans la mienne, répondait Augustin. La paix s’en vient ; à Noël on sera chez nous. Je t’emmène à la messe de Minuit à Roberval ; tu vas voir si j’ai une belle blonde. Il ne s’en fait plus de pareille.

Rivest gouaillait :