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BERTHA ET ROSETTE

amour de sa promise ; Rivest, par colère et orgueil.

Ni l’un ni l’autre ne buvait jamais de liqueurs alcooliques : on les avait surnommés les Boileau (boit l’eau). L’un était le Grand Boileau et l’autre le Petit Boileau.

Une autre chose était commune aux deux, et même à tous les soldats dans les tranchées, c’était l’espérance d’une paix prochaine. On se disait que les Empires du Centre étaient à bout, que bientôt ils demanderaient quartier. Pour les deux Boileau, la paix, c’était le retour, c’était le pays, et ils espéraient.

C’est la vie, parce que c’est la nature humaine. Vivre, c’est souffrir, désirer et espérer.

Même on mettait un terme à la résistance des Allemands : « Ils ne pourront tenir plus de trois mois. Trois mois et ce sera la paix, » disaient les poilus. Et pour les Canadiens, cela amenait une vision de ciel clair et bleu, de forêts odorantes, de rivières limpides, de villages coquets autour de l’église au clocher