Page:Barrès - Un jardin sur l’Oronte, 1922.pdf/66

Cette page n’a pas encore été corrigée

votre reine ne me croie un mauvais garçon, capable de se laisser séduire par le luxe et l’oisiveté. Dites-lui bien que c’est une pensée irrésistible qui m’empêche de m’en retourner avec mes compagnons. Je crois que je mourrais. Pensez-vous qu’elle me mésestime et me soupçonne de manquer à ma religion ? Toute religion nous commande de nous modeler sur les personnes célestes, et celles d’ici sont les meilleures que j’aie vues.

— Laissez, petit chrétien ! lui répondait-elle en riant. Ma maîtresse serait contente que vous eussiez quitté votre religion pour elle, et vous en ferait changer trente-six fois pour s’assurer de sa force.

— Ses actes sont donc calculés ?

— Tu vois comment elle a su prouver