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savante. Je serai donc Isabelle, pour votre plaisir, — Isabelle la savante, pour vos plus hautes joies. Il m’est permis de vous l’avouer, c’est une meilleure que moi qui m’envoie. Celle dont je viens veut que ma voix, mon visage et mes complaisances vous servent, et qu’en les accueillant vous y trouviez un gage de sympathie. Je la quitte et je peux à chaque heure la rejoindre. Je pense que vous autoriserez qu’entre elle et moi jamais il n’y ait de secret, et vous ne direz pas que je vous ai trahi, si je lui confie nos propos, nos actions et lui donne un regard sur notre intimité.

— Mais d’elle, Isabelle, ne puis-je rien savoir ?

— Eh pourquoi donc, Seigneur ?

— Je pourrai l’entendre, la voir, m’avancer dans son amitié ?