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tées, l’ange du désir apparut à visage découvert. Ce fut comme si l’on étalait à nu devant le jeune homme les secrets de son propre cœur. La figure de cette élue, ainsi qu’avait fait son chant, le révéla à lui-même, et le conduisit aux sources de sa vie : il crut voir paraître, avec des visages de beauté et de bonté, toute la suite de femmes dont il était issu et les étoiles que ses plus secrets désirs appelaient.

— C’est ma sœur du ciel, se dit-il, et je l’aurais aimée avec une plaie sur la joue.

Ses voiles étaient brodés de grandes glycines et son écharpe peinte. Son visage et tout son être exprimaient la même mélodie que son chant, sans doute la musique d’une âme faite d’amour et de grâce, et dont la flamme immortelle