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tioche ! Restez donc avec nous quelque temps, puisque nous allons jouir de la paix.

— Seigneur, ce n’est pas seulement pour la guerre que je suis venu en Asie.

— Et pourquoi encore, sire Guillaume ?

— Pour quelque chose que m’a dit ma mère.

— Qu’est-ce donc ?

— Ma mère m’a raconté des histoires de ceux qui se sont aimés jusqu’à la mort, d’un amour si irrésistible qu’ils l’avaient éprouvé avant même de s’être rencontrés, et elle me disait : « Si j’étais un garçon, je m’en irais chercher à travers le monde le bonheur qui m’est destiné. » C’est ainsi que je suis venu près du tombeau du Christ. Je me suis croisé pour faire de grandes choses,