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eussent l’amusement de voir un si curieux personnage. Elles l’admiraient et se gardaient bien de le dire. Mais lui, au bout de quelques semaines, il éprouva un certain vide. Quelque chose manquait à ces délices. Ces divans de soie semblaient dans l’attente d’une présence qui les animât. Quand il traversait les jardins, il voyait sur le sable des empreintes très fines comme en laissent les gazelles, et des coussins parfumés épars sur les pelouses gardaient l’empreinte des corps charmants qui s’y étaient appuyés.

— Seigneur, c’est splendide, dit-il un matin à l’Émir, mais pour compléter ces magnificences ne faudrait-il pas un peu de fraîcheur, le chant d’une flûte, un rire joyeux, des cris, des larmes, la vie ?