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syrien, demeure mêlé étroitement au récit que je viens d’essayer de retracer. Comment exprimer les prestiges de ce poème d’opéra sur un fond de gémissement éternel ?

— Allons, me dit l’Irlandais, en regardant sa montre, voici deux heures du matin, il est temps d’aller dormir.

Il logeait à la gare du chemin de fer dans une chambre que la compagnie tient à la disposition des voyageurs recommandés, et moi j’allais retrouver, sur une voie de garage, le wagon qui m’avait amené. Nous fîmes route ensemble, assaillis de fois à autre par les aboiements de grands chiens que nous dérangions, et continuant à remuer ces images d’amour et de souffrance.

— Ah ! j’oubliais, me dit mon compagnon au moment de nous séparer,