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l’on déposera sur votre tombe l’offrande de tout un peuple enfin pleinement converti.

Il fait un geste, et tous s’agenouillent sur la paille de la pauvre écurie. Il bénit le corps en récitant les prières chrétiennes, que répètent tous les assistants. Puis avec les chevaliers il se retire, pour que les femmes puissent entonner les lamentations accoutumées, et c’est Isabelle qui, s’avançant d’un pas dans le cercle funèbre, les ouvre par ce gémissement du poète :

« Quand tu auras reçu les hommages du monde toute ta vie, ou que tu auras reposé avec ta bien-aimée toute ta vie, comme ton heure sonnera enfin, il te faudra partir, et ce sera un rêve que tu auras fait toute ta vie. Alors que tu aies été un amant sincère ou une autre