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Oriante qui le presse dans ses bras, ce cadavre, ces deux beautés émouvantes comme l’amour et la compassion, tout révélait une crise, un éclatement, le plus haut point d’une tragédie à triple secret. Et ces hommes qui, la minute d’avant, haïssaient ce jeune guerrier et qui viennent de trouver leur plaisir à le frapper jusqu’à la mort, quand ils lui voient ces deux consolatrices, s’émerveillent : ils entourent d’une sorte de respect religieux cette brillante énigme poétique dont ils ne possèdent pas la clé.

Leurs pensées s’en allaient plus loin qu’ils n’éprouvaient le besoin de le dire, au moins à leur suzerain. Mais Oriante s’adresse à celui-ci, à l’évêque et à tous les chevaliers :

— Que n’aurais-je pas fait pour gar-