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l’étoile d’où vous venez, à l’éternelle perfection dont vous êtes une émanation… Et toi, ma chère Isabelle, merci !

Le vénérable évêque ne contient pas son émotion plus longtemps. Il se hâte de retourner à la salle des fêtes. Il y raconte aux chevaliers comment ces deux païennes aident ce rebelle à bien mourir et déjà lui ont entr’ouvert le ciel. Tous suivent le vieillard. Des porteurs de torches les encadrent et les accompagnent. Ils pénètrent en masse dans la pauvre écurie. Quel spectacle ! Ce jeune homme qui meurt, ces jeunes femmes qui l’assistent, ces visages délicats tourmentés par la fièvre, ces robes magnifiques déchirées et souillées de sang, Isabelle courbée contre terre qui s’épuise comme une sainte et comme une bête à soulever ce corps expiré,