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santes et tragiques les secrets de l’amour et de la mort… Cependant ils ne sont plus seuls. À la porte quelqu’un les écoute…

L’évêque n’a pu rester dans la salle du festin. Du premier jour qu’il a vu sire Guillaume, il a compati à ce jeune homme dont il comprend qu’on lui doit pour une bonne part les âmes de ces Sarrasines, et qu’il fut auprès d’elles un avant-courrier de la grâce. Tout à l’heure il a laissé les chevaliers à leurs beuveries ; par les couloirs obscurs il s’est fait conduire jusqu’au cachot improvisé du malheureux, et maintenant, la main sur la lourde porte à demi ouverte, il écoute ces chuchotements, ces plaintes, ces délires qui relient le ciel à la terre. Il entend ces suprêmes paroles de sire Guillaume à sa maîtresse :