Page:Barrès - Un jardin sur l’Oronte, 1922.pdf/266

Cette page n’a pas encore été corrigée

aux plus méchantes, si tu crois qu’il en fût ; et quand je ne pouvais être ton bonheur, j’ai voulu être ton tourment, plutôt qu’absente de tes heures. Mais je ne pouvais pas consentir à déserter le premier rang.

— Adieu, dit-il, voici le moment que nous avons toujours prévu et tel à peu près que je l’appelais, puisque ton amitié m’assiste. Merci de la coupe de vin que tu m’as donnée, le premier soir de ton chant. Depuis je n’ai plus cessé d’être ivre de bonheur et de malheur. Au seuil des ténèbres, je songe qu’entre toutes les femmes d’Asie la plus précieuse fut mon amie. Par toi j’ai connu tout l’éclat de la jeunesse, de la douleur et de la joie. Adieu, Beauté du monde et Raison de ma vie !

Elle l’écoutait, le serrait dans ses