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Mais à ton tour comprends ma nature ! Comprends qu’Oriante n’est pas née pour admettre qu’il y ait des vainqueurs qu’elle renonce à s’assujettir. Je ne pouvais pas me résigner à être comme une morte. Il faut connaître ce que sont les femmes, ou du moins leurs reines. Tu peux me demander de ne plus vivre ; c’est peut-être le devoir d’une femme de mourir avec celui qu’elle aime, mais, tant que je respire, il m’est impossible de ne pas obéir à la force royale qu’il y a en moi.

— C’est cette force royale que j’aimais en toi, et c’est d’elle que j’ai souffert et que je meurs. N’espère pas que je n’aie pas déchiffré à la longue tes paroles rusées, ton visage trompeur et quelque chose d’âpre et de calculé sous tant de rêves exaltés et tendres. Nul