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cune chanteuse de par le monde n’approchait d’une telle perfection, et puis en arabe, pour elle seule, il ajouta que maintenant il ne pouvait plus entendre qu’un chant de mort.

Elle lui répondit :

« Les amants veulent mourir ensemble, mais sous les dalles de leurs tombes jumelles, l’amant verra-t-il le sourire, le doux visage de l’amante ?

« Je suis vivante, et dans mon cœur je garde pour me réchauffer vos sentiments qui sont ma gloire et mon plaisir. Que ferais-je dans la tombe de cet orgueil que je vous dois, de ma beauté qui vous est chère et de ce mortel sacrifice où, faible que je suis, je vous vois consentir ?

« Si mon amant exige que je meure, qu’il retire d’abord de mon cœur son