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Elle chanta :

« L’injuste amant s’est écrié : la puissance qu’a mon amante de dissimuler me glace. Mais l’amante qu’il ose blesser lui répond avec justesse : si c’est dissimulation, remercie Dieu qui m’en fit capable, car mon prince gît dans la mort et toi, dans l’abaissement, et je ne puis même pas abriter sous un voile mon visage.

« Les pensées qui remplissent mon cœur, tu me reproches que je les contienne, mais voudrais-tu qu’il les entendît frissonner, ces pensées qui te nomment et qui nous condamneraient, l’étranger qui, sur mon cœur de captive, infortunée que je suis, chaque nuit, pose sa tête ? »

Ce dernier trait bouleversa le jeune homme. Il dit en se contraignant qu’au-