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Cette popularité encore, quel chagrin pour sire Guillaume ! Il n’a pas de reproche à faire à cette rare merveille. A-t-il su lui assurer la sécurité et le pouvoir ? Plus simplement, peut-il empêcher que le jeune cheval ne coure, les naseaux fumants, dans la prairie ouverte ? Est-ce à celui qui est assis au bas de la table de prétendre à l’amour avoué de la reine, et ne lui fait-elle pas un magnifique cadeau si elle l’accueille secrètement dans son cœur ? Il se raisonne, mais il ne peut accepter sans un amer chagrin la vue de tous ces intérêts qu’elle a en commun avec son nouveau maître et qui produisent une paisible abondance de fleurs et de fruits, pareils à ceux qu’il eût voulu cueillir avec elle.

Après le repas, quand les tables furent