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enchantement, qu’il ne s’explique pas lui-même, dans vos jardins de l’Oronte, un jour de jadis qu’il était venu à Qalaat en mission de son suzerain le comte de Tripoli, et depuis lors il dépérit s’il s’en éloigne. À son grand dam, quand vous assiégiez la ville, il l’a quittée pour ne pas verser de sang chrétien ; il a erré, comme un égaré, à l’aventure, et maintenant il revient dans ces lieux de sa fascination, en demandant au vrai Dieu de venir à son aide. C’est un mal de l’âme, dont il faut que nous l’aidions à se guérir, et l’un et l’autre nous vous demandons que vous l’acceptiez dans votre familiarité, pour qu’il ait son apaisement, en même temps qu’il sera l’un de vos fidèles.

Et quand le prince eut entendu cette requête, comme un sage monarque, il