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royaume qu’il rêve de réconcilier à la gloire du Christ ! Il aime ces dames sarrasines qui viennent de se convertir et qui peuvent enfanter une nation nouvelle, il aime ce soldat retrouvé, si plein d’expérience, et il a bon courage, avec ces matériaux précieux, de jeter le pont sur l’obstacle.

Un jour, au sortir de la messe, sur le parvis de l’ancienne mosquée, devenue l’église, il s’approcha du prince d’Antioche, en tenant sire Guillaume par la main, et lui dit :

— Seigneur, j’ai par bonne aventure entendu en confession ce chevalier que voici et qu’à son humble vêtement j’ai d’abord pris pour un musulman. Il m’a dit une merveilleuse histoire que, s’il vous plaît d’ouïr, je vous répéterai. C’est un chevalier charmé. Il a reçu un