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tin. Que les saints nous protègent ! C’est fini des ajournements. L’inévitable va se précipiter.

— Dieu ! dit Isabelle.

— Je le savais, dit la musulmane, qu’il voudrait tout détruire de ce que nous avons construit.

— Je ne veux pas de constructions faites avec des mensonges.

— Insensé, tu veux que nous périssions, nous périrons ensemble. Avec toi, je veux mourir ou vivre, sans me diminuer. Je ne te cacherai rien de ce que je pense et que tu peux reconnaître, si la vérité dans son plein soleil ne t’aveugle pas. Je possède ici la divine puissance qui surpasse toutes les autres, la royauté, et c’est un bien que je ne veux pas céder. Et c’est également vrai que je ne peux pas vivre sans toi. Tu