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s’associer. C’était d’ailleurs, cet Irlandais, un de ces hommes d’imagination improvisatrice qui savent animer chaque minute de la vie et chez qui l’effroyable chaleur de l’été syrien développe cette sorte de poésie qui vient du frémissement des nerfs à nu, une poésie d’écorché vif. Après avoir parcouru la ville et poussé jusqu’aux jardins, qui la prolongent durant quelque cent mètres sur le fleuve, nous avions vu tout et rien. Quel esprit se cache dans Hamah ? À quoi songent ces Syriens ? On voudrait comprendre, on voudrait apercevoir dans ce décor monotone, au cœur de ces petites maisons, toutes pareilles et toutes fermées, plus que des intérieurs de patios, des intérieurs d’âmes.

— Ne pensez-vous pas, me dit l’Ir-