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foisonnent dans un amour et toutes les révélations que nous donne la vie sur un objet aimé, il faut mettre nos forces et nos ivresses d’amant dans une action commune qui nous semble éternelle, les échauffer et les engager indissolublement dans quelque construction qui nous importe plus que notre vie bornée ; pour qu’avec ses sombres écumes la passion ne nous corrode pas, il faut qu’elle ne stagne jamais, qu’elle soit un grand fleuve emportant nos espérances vers des rivages toujours neufs et non un étang que corrompent ses plus belles fleurs de la veille. Mais c’est avec un autre que tu jouis de cet amour constructeur. Et moi, quelle est ma part ?

— Mes caresses, ingrat.

— D’assister à travers tes caresses