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d’Isabelle, sa soif, son plaisir, son ardeur prenaient une intensité de douleur.

— Tout devient clair, aisé, quand je t’ai près de moi ; tout mon chagrin s’embrume des subtiles particules qui se lèvent de nos amours réunies, mais quelle effroyable limpidité sèche, peu après ton départ ! Donne-moi donc une nouvelle âme, Messagère des étoiles ; la mienne est inguérissable de sa méfiance et surtout du souvenir de ton excellence. Fais que j’oublie ce que je ne reçois plus. Je ne mentirai pas : toi présente, je cesse de souffrir ; ta chevelure de lumière, tes yeux éblouissants, ta voix charmante me ressaisissent, m’empêchent de me soustraire à ton influence despotique et de creuser librement tes fautes. Ah ! que tu me gênes ! Sitôt qu’un souffle ride la surface tran-