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teaux, et Oriante attirant contre elle son ami :

— Que je sois plus glacée que la brebis galeuse, quand privée de sa toison elle demeure exposée à la pluie et au froid de l’hiver, si ce n’est pas toi que j’aime. Mais que me reproches-tu ? La lionne peut se défendre contre les attaques du chasseur ; elle protège les abords de son antre contre toute une armée de cavaliers : que peut-elle, si les fourmis se dirigent contre sa caverne en longues files, envahissent ses membres et la couvrent comme d’un tapis de haute laine ? Que pouvais-je, quand mon ami, mon défenseur et mon frère, m’avait abandonnée ? Mes pensées se traînaient ici, l’aile brisée : comment auraient-elles franchi l’espace jusqu’à Damas ? Après avoir essayé de tour-