Page:Barrès - Un jardin sur l’Oronte, 1922.pdf/202

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Quels accents, quelle plainte exhaler qui répondent à ma douleur ! De quoi me plaindrai-je d’abord ? D’avoir perdu mon ami ou d’être insultée dans mon malheur ?… »

Mais il mit précipitamment sa main presque violente sur cette bouche trop charmante, pour étouffer une voix qui voulait lui faire mal :

— Ne viens pas ici pour me faire souffrir et user de ton sortilège, mais pour me guérir de mon amour en l’usant. Ne parle pas de ton malheur, quand à mon retour je vous trouve satisfaites, épanouies dans votre transfiguration.

— Tu nous préférerais malheureuses ?

— Oui, s’il ne faut pas mentir, c’est malheureuse que j’espérais te retrouver. Mais tu m’as renié, par déplaisir