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semblent des anges ; elles le doivent à ce cortège, à la présence des prêtres et des chants religieux, mais il est plus aisé de croire que les fleuves remontent vers leur source que de supposer que ces six mois ont diminué leur science de la vie.

Dans les jardins en ruines, au bord de la rivière, la procession circule, pareille à celle qu’enfant Guillaume a vue dans son village. C’est l’animation d’une paroisse française dans les ruines d’un verger syrien. Quel enchantement au bord de l’Oronte, les filles musulmanes chantant les cantiques de la Vierge ! Il les suit en se jurant qu’il reconquerra son bonheur. Et tous arrivent ainsi sous le cèdre où, pour la première fois, il vit Oriante au milieu du harem. C’est là, sur le gazon où s’étendaient ses tapis, qu’est dressé l’autel sacré, et tout à son