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il la revoit parée à la manière des femmes de France ! Elle porte une robe de soie tissée d’or, dont la traîne balaye le sol. Sur son front brille un diadème. La gêne légère qu’elle semble éprouver la rend encore plus rare et plus précieuse. Chargée de cette profusion de grâces, de qui aurait-elle besoin ?

Une affreuse tristesse monte vers Guillaume de cette gloire charmante et de cette cérémonie dont il eût été si heureux de partager avec elle le sentiment ! Ce n’est pas par lui que s’est faite cette transfiguration. Et rien qui permette de croire qu’alors qu’il la surprend à son insu elle ait aucune pensée pour lui. Toujours enchantée de paraître, et comme jadis enivrée de sa jeunesse et de sa beauté, elle regarde de tous côtés. Comment ne le distingue-