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suivront avec les princesses converties. Pour l’instant, dames et chevaliers banquettent dans la forteresse.

Guillaume n’en demande pas plus et continue sa promenade. Il s’engage dans les jardins de l’Émir, maintenant livrés au public par des vainqueurs dédaigneux des anciens raffinements qu’ils ont pourtant à demi rétablis. Il passe devant les kiosques. Il revoit tous ces lieux qui lui donnèrent une image du ciel. Le mystérieux bonheur enveloppé de voiles n’est plus là pour distribuer ses lumières sur les choses. C’est un précieux baguier d’où le joyau a disparu. Il va tout droit vers la partie du jardin qu’Oriante avait remplie de ses chants, qui fut leur domaine propre et qui lui apparaît comme leur amour étalé. Il crut la revoir étendue sous ces arbres