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rait au brillant favori de l’Émir, devant le malheureux que faisaient de lui sa prison et ses chagrins. Une seule difficulté subsistait, mais grave, celle-là : comment approcher de la Sarrasine et comment l’enlever ?

Merveille de bon augure, à l’heure où Guillaume entre dans la ville toute transformée, des cloches chrétiennes, qu’il n’y a jamais connues, commencent à sonner comme pour bénir les images touchantes et les espérances qui se pressent en foule à son esprit. Tout un peuple nouveau de Francs et d’Arabes, en habits de fête, circule dans les rues, et Guillaume ayant interrogé un de leurs groupes apprend que dans deux heures va se dérouler une procession d’actions de grâces, pour la victoire, en l’honneur de la Vierge Marie. Les chevaliers la