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de personne, et il poussa son cheval avec tant de hâte que, le soir même, à l’étape, au milieu des gorges affreuses qui ferment l’oasis à l’ouest, il rejoignait une caravane, qui ne refusa pas de l’accueillir.

Hardiment, d’un cœur confiant, le voici en route pour Qalaat et pour la délivrance d’Oriante ! Chaque matin, la caravane se met en marche, à l’heure où les ombres et la lumière se combattent, avant que toutes les étoiles aient cédé au soleil, et Guillaume en regardant le ciel s’étonne d’être insensible et même hostile à ces splendeurs, tandis que le feu d’un regard et l’éclair d’un sourire, qu’il ne voit qu’en idée, le déchirent.

Assailli tout le jour par des élans alternés de douleur et de gratitude, il