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naissent que je traite bien leur coreligionnaire.

Les malheurs avaient rendu Guillaume diplomate. Écumant à l’intérieur, il cacha sous un profond salut l’impatience qu’avait surexcitée ce discours, et se retira après avoir de nouveau mis tout son dévouement au service de sa Hautesse.

Tout en se réinstallant dans sa première demeure avec un air d’insouciance affectée, il décidait de ne plus différer davantage. « La vie est trop courte, se disait-il. Je ne puis plus accepter que le feu de mon cœur et ma force demeurent inutiles. Oriante regarde chaque jour la route de Damas et me reproche de n’être pas encore arrivé. »

Cinq jours plus tard, à la nuit, il s’enfuyait de Damas sans être accompagné