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traignait à chercher le moyen de la rejoindre et de la racheter.

C’est dans ces tourments que vint le surprendre un messager du palais, qui l’invitait à se rendre immédiatement auprès du Sultan. Il bondit d’espérance à l’idée que celui-ci allait l’envoyer à Qalaat.

Comme il entrait dans la salle d’audience, le petit vieillard lui cria joyeusement :

— Voici une bonne chose qui vous surprendra. Le chef des Chrétiens est éperdument amoureux et fort aimé d’Oriante, la favorite de l’ancien Émir, et l’on dit qu’elle dispose de lui.

Ces paroles percèrent le jeune homme d’une prodigieuse douleur :

— Je ne vois rien en cela, dit-il, qui doive surprendre d’une fille de cet âge et de cette beauté.