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chaîner à mon destin royal..... Qu’elles s’envolaient vite, les nuits que nous passions ensemble ! Les deux crépuscules se touchaient, comme les perles d’un collier. Mais qu’ils seraient intolérables, les jours et les nuits de l’humiliation, dont les heures tomberaient goutte à goutte pour glacer nos cœurs !

Du dehors, mêlés à ce chant passionné, les cris du combat montaient et se rapprochaient, à chaque minute, et dans la forteresse même les hurlements des femmes couraient.

— Hâtons-nous, Oriante, dit Isabelle. Écoute ta tendresse plus que ta dure volonté. Hâte-toi ! nous allons périr.

Mais Oriante, les yeux fixes, tournés en dedans, lui répétait avec égarement :