Page:Barrès - Un jardin sur l’Oronte, 1922.pdf/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

nos mains ; mais pourquoi sacrifierions-nous notre amour qu’il ne nous dispute pas et qui est le premier de nos biens ?

— S’il te plaît de nous déposséder, je dis oui à tous tes caprices.

— N’accuse pas mes caprices, mais la nécessité.

— Qu’exige donc la nécessité ? Où veulent en venir tes pensées secrètes ?

— Je n’ai pour toi aucune pensée secrète. Si nous restons ici, le mieux qui puisse arriver est que tu entres dans le lit de quelqu’un des vainqueurs, et que moi je voie cela.

— Tu ne me verras jamais qu’avec un cœur fidèle.

— Fuyons donc à Damas. Le plus sûr est de hasarder cette fuite.

— Je ne pourrai pas parvenir jusqu’à Damas.