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naces d’empêcher que cette sinistre nouvelle ne se répandît parmi les défenseurs. Il n’avertit qu’Oriante.

— La citerne, lui dit-il, contient de l’eau pour huit jours. Après cela, c’est la mort. Ainsi l’heure est venue de nous décider. Fuyons ensemble à Damas, nous y serons heureux.

Il fut atterré par la physionomie de la jeune femme qui devint tout à coup sérieuse et presque sinistre :

— Le ciel m’est témoin que pour toi je suis prête à quitter toute richesse et toute domination. Mais est-il nécessaire, si nous ne pouvons pas résister, de nous accommoder du dénûment de Damas plutôt que du partage avec les chefs chrétiens ?

— Dieu, répondit-il, veut que nous perdions ce qui est aujourd’hui dans