Page:Barrès - Un jardin sur l’Oronte, 1922.pdf/123

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quelle contrariété, quand les femmes du sérail viennent familièrement soulever les tentures de la chambre dorée et interrompre leurs délices ! Elles ont à raconter à Oriante les plaisirs et les déplaisirs de leurs nouvelles unions. Impossible de refuser d’entendre ces filles dévouées, qu’une offense pourrait rendre dangereuses. Oriante se contraignait à les recevoir, et bientôt, se livrant tout entière à l’impression du moment, elle faisait de ces colloques qu’elle avait redoutés la plus éblouissante dépense de fantaisie, avec l’insouciante furie du papillon de nuit qui ne sait plus rien dès que s’allume le flambeau.

Guillaume s’enflammait d’écouter les charmants emportements de cet esprit qui, par son mélange d’innocente ruse