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du matin et Porte du ciel, il est bien sûr que tous, chrétiens ou païens, voudraient se ranger sous votre loi, mais ils auraient tôt fait de me trouver de trop, et si vous voulez j’aime autant ne pas tenter l’aventure, car après la tendre preuve que me donne cette nuit, je n’imagine plus pouvoir vivre et mourir qu’en votre amitié totale et sacrée.

— Oui, totale et sacrée, mais précisément une telle amitié, il faut qu’elle soit hors de pair, et comprends bien, je te le dis à cette heure de vérité où tu me tiens sur ton cœur, je ne pourrais pas me passer, que tu m’en blâmes ou m’en approuves, je ne pourrais pas me passer que l’on portât devant moi, non pas des fleurs ou des trésors, mais les étendards, et que les visages fussent non pas souriants et admiratifs, mais