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homme, enivré qu’elle fît appel à sa protection. Par l’étroite fenêtre grillée, ils voyaient à leurs pieds les vergers de l’Oronte : les fleurs y sont mortes de soif, tous les musiciens ont posé leurs violes pour servir aux remparts ; qu’importe ! Oriante éblouit et enchante mieux qu’aucun jardin et qu’aucune musique. Sa jeunesse et sa fantaisie ont tôt fait de reprendre et de redonner courage. Elle sait l’hymne qui sort de la caresse d’un regard aimé et de la simple inclinaison d’un jeune corps, et suivant avec joie les signes de sa toute-puissance dans les yeux du jeune homme, comment ne se sentirait-elle pas, contre toute circonstance, la maîtresse du destin ?

Ce jour-là, elle demanda mille détails sur les mœurs des seigneurs francs. Quelle