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nommions, emploie ce mot dans une lettre éblouissante de sainte beauté :


Paris, 20 octobre 1915.


« Commandant, »

« Je ne saurais assez vous remercier de la fidélité de votre douloureux souvenir. L’anniversaire du sacrifice de mon brave enfant est particulièrement cruel et doux : cruel, parce qu’il me rappelle un jour où je songeais à lui, sans me douter de l’épreuve que sa vaillance allait me coûter ; doux, parce que je ne saurais évoquer la brusque fin de cette pure et courte vie, sous un autre aspect que celui d’un suprême épanouissement. »

« Merci, commandant, de tout ce que vous me dites de mon cher petit soldat ; puisse sa mort glorieuse contribuer à la victoire de notre France ; alors je m’agenouillerai, et une fois de plus je dirai : merci ! »