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crie : « Dieu le veut », quand le volontaire de Valmy crie : « La République nous appelle », c’est le même cri d’armes. Il s’agit de réaliser plus de justice et plus de beauté sur la terre. À tous deux, une voix du ciel ou leur conscience dit :

Se vous mourez, esterez sainz martirs[1].

Ce n’est pas chez nous qu’on entreprend des guerres de proie. Des guerres pour la gloire et l’honneur, soit, parfois ! Mais pour soulever la nation unanime, il faut qu’elle se connaisse le champion de Dieu, le chevalier de la justice. Il nous faut être persuadés que nous luttons contre les Barbares, Islam jadis, aujourd’hui pangermanisme, ou contre les despotes, militarisme prussien et impérialisme allemand.

Les Français défendant la France ont cru presque toujours résister et souffrir pour que

  1. La Chanson de Roland — L’archevêque Turpin, avant la bataille, à l’armée agenouillée.