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ramure d’un grand olivier, Vivien gît inanimé, ses blanches mains croisées sur sa poitrine. Guillaume met pied à terre, l’embrasse tout sanglant, le pleure comme un mort : « Neveu Vivien, jeunesse belle, c’est grand pitié de ta prouesse toute neuve… » Mais, peu à peu, entre ses bras, l’enfant se ranime, ouvre les yeux : il avait « retenu sa vie » sachant que Guillaume viendrait. Guillaume d’Orange, ayant loué Dieu, lui demande s’il veut lui dire ses péchés en « vraie confession ». « Je suis ton oncle, nul ici ne t’est plus proche que moi, hormis Dieu ; en son lieu et place, je serai ton chapelain ; à ce baptême, je veux être ton parrain. » Vivien se confesse ; son grand péché, c’est d’avoir fui, croit-il, contrairement à son vœu, Guillaume l’absout, puis prend une hostie dans son aumônière, le communie. Vivien meurt. La nuit est tombée, Guillaume pourra échapper seul à travers les lignes ennemies… Pourtant, à la minute de laisser là le corps,