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la Marseillaise, mais un départ plus tragique encore, les dents serrées : « Puisqu’ils le veulent, il faut en finir ! »

C’est le départ. Nous ne pouvons pas être à la fois dans toutes les gares de Paris et de toutes nos villes, sur tous les quais d’embarquement, ni sur tous ces bateaux qui ramènent de l’étranger les Français ; voulez-vous que nous allions au cœur même de la France militaire, dans cette École de Saint-Cyr, où se forment les jeunes officiers ?

Chaque année, à Saint-Cyr, a lieu en grande pompe la fête du Triomphe. On nomme ainsi une cérémonie traditionnelle où les jeunes gens qui viennent de passer deux ans à l’École, baptisent la promotion qui les suit et donnent un nom à leurs cadets.

En juillet 1914, cette cérémonie coïncida avec les événements qui, en se précipitant, déterminèrent la guerre, et par là elle devait prendre un caractère plus grave. Le 31 du mois, le général commandant l’École fit