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mais pour un bon et solide instrument. C’est le refrain et le ressort de sa pensée quotidienne. Il a trouvé sa règle et sa voie. Il est sûr de lui.

Pour définir sa méthode et son état d’esprit, son culte ou sa culture du moi, il trouve une quantité d’expressions pleines d’esprit : « Réjouissez-vous, écrit-il à ses parents, mais non d’une joie de primitif, à la façon des Boches, d’une joie critique. » Un autre jour, voulant indiquer la monotonie des journées et des heures et son repos quasi-monastique d’esprit, il écrit : « Je jouis du sentiment de la continuité. » Et encore : « J’étais fait pour cette vie aventureuse… Je jouis de l’exercice voluptueux de ma volonté. »

Son refrain dans cette dure vie ne varie pas un instant. Chaque jour, il note : « Je crois faire de sérieux progrès intérieurs. Je rapporterai une magnifique collection d’images et d’impressions. »

À la longue, on s’en offenserait. Vrai-