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tion dans cette discipline militaire où il satisfait ce qu’il appelle sa « nostalgie de la cathédrale absente », enfin sa volonté indomptable et bien réfléchie d’aller « jusqu’au bout ». À plusieurs reprises, mon nom blâmé, loué, revient sous sa plume, et j’écoute nos accords et nos désaccords avec la plus grande attention, car la guerre ne laisse rien en nous que nous refusions de reviser. Mais je ne m’arrêterai pas ; j’ai hâte d’aller presque brutalement, c’est pour l’honneur de ce Robert Hertz, jusqu’à sa pensée toute nue et frémissante, « Si je tombe, écrit-il à sa femme, je n’aurai acquitté qu’une toute petite part de ma dette envers le pays… »

Et là-dessus, ce morceau capital :

Chère, je me rappelle des rêves de quand j’étais tout petit, et plus tard lycéen, là-bas, dans la chambre près de la cuisine, avenue de l’Alma. De tout mon être je voulais être Français, mériter de l’être, prouver que je l’étais, et je rêvais d’actions d’éclat à la guerre contre Guillaume. Puis ce désir d’ « intégration » a pris une autre forme, car