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dats et des paysages de la France, dans une atmosphère morale si différente de son propre esprit, mais dont il s’enivrait et voulait s’enrichir.

J’ai lu de lui une analyse de la thèse de Pinès sur la « littérature judéo-allemande », analyse écourtée, bien sèche, qui fait regretter un travail plus considérable « trop subjectif, trop personnel », nous dit-on, qu’il avait consacré au même sujet. Telles quelles, ces dix pages, où il écoute le peuple juif parler, montrent son idée fixe, son obsession des souffrances et des espoirs d’Israël, et son regard tourné vers la Palestine. Il semble mettre au-dessus de tout le sentiment de la fierté nationale qu’il se préoccupe de concilier avec l’idéal humanitaire.

Nous possédons ses Ultima verba dans une lettre adressée à son aumônier, M. Léon Sommer ; « Actuellement, dit-il, je tiens ma vie comme entièrement sacrifiée, mais si le sort veut bien me la laisser, à la fin de la guerre je la considérerai comme ne