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mourir à tout instant. Un obus vient de tomber à quelques mètres ; lampe éteinte ; soldat tué. Ô mon Dieu, recevez mon âme. La mort est donc toute proche, toujours possible. Mon âme est prête à l’accueillir, elle sera ma délivrance… Si je sors de la guerre, avec quelle ardeur je me livrerai à l’apostolat des âmes… Mais ici je suis encore prêtre ; je dois donner l’exemple de la vaillance… Quelle semaine ! Jeudi saint, fête du sacerdoce ; Vendredi saint, fête du sacrifice ; Samedi saint, fête du recueillement devant la mort. Et puis Pâques, résurrection glorieuse…

Ainsi écrit-il, puis il sort de son abri pour son service. Un obus l’écrase. Pâques fut vraiment pour lui la résurrection glorieuse. (L’Écho d’Amplepluis, numéros de juin et juillet 1916 et lettres communiquées.)

Le Christ a appliqué ses souffrances au salut de l’humanité. Le Père de Gironde,