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au groupe des brancardiers divisionnaires, ne peut joindre qu’avec peine des hommes trop nombreux disséminés sur un réseau trop étendu, mais lui, qui est attaché au groupe des brancardiers du bataillon, il circule dans les tranchées et vit familièrement avec ses frères d’armes.

Le surplus des prêtres mobilisés est officier ou simple soldat. Heureux s’ils peuvent dire leur messe (et c’est rare), saisissant l’occasion d’assister un malade, un blessé, mais n’ayant pour ce faire ni titre, ni facilités.

Tels quels, vingt-cinq mille prêtres sont un puissant levain d’idées dans une atmosphère si propre à la fermentation religieuse.

Un jeune soldat, Roland Engerand, écrit à ses parents : « Hier soir, l’aumônier de la division est venu manger avec nous dans une cave. Un prêtre admirable, adoré des hommes, qui viennent tous lui serrer la main. Il revenait du plus fort de l’action, car il ne peut pas souffrir de rester loin des