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partage pas leur foi, regardant autour de lui, écrit : « Il ne faut pas se dissimuler que beaucoup d’hommes… sont soutenus par l’idée d’un être supérieur auquel ils se confient. » (Ma campagne au jour le jour, par le capitaine Hassler.)

C’est beau, ce jungamus dextras de ces loyaux soldats ; c’est bienfaisant, cette sereine soumission des croyants et des incroyants au fait ; mais vous entendez bien que mon émerveillement va plus loin. Quel génie religieux dans cette jeune génération ! Ils ne sont pas tous au même étage, nullement du même Credo, mais d’eux tous l’histoire dira ce qu’écrivait Léo Latil : « … l’élément spirituel domine tout dans cette guerre ».

D’où viennent ces petits soldats sans peur et sans reproche ? La fille du Juge dans l’Écriture disait : « Nous vous demandons quinze jours pour pleurer notre jeunesse ». Eux, pas un pleur. Ce côté lumineux, ce regard plein de calme, ces pensées