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difficile, mais une préoccupation constante de mille petites choses. Avoir constamment un extrême souci de la justice, il faut exiger beaucoup : avoir de l’autorité, en acquérir encore, sans perdre le contact des hommes ; il faut pouvoir remonter et consoler. Tout cela s’acquiert et se mérite…

Et cette haute idée de la dignité du commandement, ce beau désir de tenir au mieux l’emploi le plus modeste dans la hiérarchie, nous conduisent à voir que sous cette poésie parfumée, joyeuse et d’un goût parfait, pareille aux chansons immortelles de Mistral, respire une âme forte :

Ne priez pas, dit-il aux siens, pour que les souffrances me soient épargnées ; priez pour que je les supporte et que j’aie tout le courage que j’espère.

De tels êtres ne contiennent pas un coin sombre. On y voit tous les ressorts jouer en pleine lumière, jusque dans les parties mystérieuses. Sa famille, la terre de France, ses compagnons d’armes, sa religion, voilà ce qui remplit cet enfant harmonieux et lui conseille de faire son devoir. Il est prêt