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çais qu’aurait le plus complètement aimé Déroulède, un petit soldat dans le rang, emboîtant le pas à ses camarades, à tous les guerriers de la France immortelle. Chez lui rien de singulier ; tout au contentement d’être dans sa voie, il vit, il meurt, il couvre de gloire, selon ses forces, la patrie, sans rien désirer que d’être un de ces innombrables « poilus », anonymes et silencieux, devant qui nos généraux disent qu’ils voudraient se mettre à genoux. Quel globe de feu, quel buisson ardent de l’univers enflamme ces héros ? D’où reçoivent-ils leur âme ? Où vont-ils la restituer ? C’est de la France qu’ils naissent, c’est en elle qu’ils retombent.

Jamais plus qu’aujourd’hui ne furent actives et décisives les réserves sacrées enfouies dans notre race. Ces jeunes gens, honneur et salut de la France, obéissent à la terre et aux morts. Nos vieilles provinces se sont ranimées dans le péril et sous l’affront. « Beaux fils, disent-elles à leurs